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Velochrono vous répond

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Ça y est, la saison 2015 bat son plein et cela se sent à la lecture de vos questions, aussi nombreuses que variées. La méforme des sprinteurs français, l’improbable raté des Etixx au Nieuwsblad, l’affaire Astana, le grand retour de Cavendish, mais aussi Paris-Nice, Tirreno-Adriatico et Milan-Sanremo qui approchent à grand pas : voici nos réponses !

Démare, Bouhanni, qu’est-ce qui cloche ?

Capumain : Doit-on s’inquiéter du manque de succès des trois grands sprinteurs français, étant donné que seul Bryan Coquard s’est imposé cette année ?

Ben : Que penser de la forme d’Arnaud Démare, encore dixième du Het Nieuwsblad samedi mais pour l’instant loin des toutes premières places, en vue des Flandriennes et en vue de sa saison de sprints ?

Toto : Comment expliquer la stratégie de la FDJ de ne pas aligner Arnaud Démare sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne, qui se joue très souvent au sprint, alors qu’il a disputé l’Omloop Het Nieuwsblad la veille ?

Dede : Nacer Bouhanni a-t-il une si belle équipe autour de lui, comme annoncé ?

Velochrono : Nos Français vous inquiètent. Et plus particulièrement deux d’entre eux : Arnaud Démare et Nacer Bouhanni. Si le mois de février des Bleus a semblé terne, c’est avant tout parce que nos deux sprinteurs phares n’ont pas levé les bras. Alors que Bryan Coquard, lui, s’est imposé sur l’Étoile de Bessèges avant, surtout, de devenir champion du monde de l’américaine avec Morgan Kneisky, sur la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines, les anciens frères ennemis de la FDJ n’ont toujours pas ouvert leur compteur en 2015. Un constat simple qui interpelle, même si les explications diffèrent.

Côté Bouhanni, l’excuse est toute trouvée : fraîchement arrivé chez Cofidis cet hiver, le Vosgien n’a pas encore tous les automatismes avec ses nouveaux coéquipiers. Du coup, il a eu du mal au Tour du Qatar (une troisième place) et au Tour d’Oman (trois top 10), sans être hors-jeu. Et à Kuurne, dimanche, il était dans le coup avant d’éviter la chute miraculeusement à 150 mètres de la ligne. Bien sûr, on peut se poser des questions sur Bouhanni ou sur son nouvel environnement, d’autant que c’est la première fois depuis qu’il est passé pro qu’il ne gagne pas en janvier-février. Mais l’ancien champion de France a encore le bénéfice du doute : Paris-Nice et Milan-Sanremo, ces prochaines semaines, sont ses vrais points de passage du début d’année. On sera plus apte à juger après la Primavera.

Concernant Démare, l’argument de l’adaptation ne tient pas, puisqu’il est resté chez Marc Madiot cet hiver. Sa tournée au Qatar et en Oman n’a pas particulièrement incité à l’optimisme : le Picard était en deuxième rideau au sprint, incapable de se frotter aux meilleurs. Samedi, il a terminé dixième du Nieuwsblad, mais dans un petit peloton arrivé cinq minutes après Ian Stannard… Et dimanche, il n’a pas pris part à Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Un choix assumé par la FDJ : après Qatar, Oman et Nieuwsblad, et avant Paris-Nice, Milan-Sanremo et les classiques pavées, Démare doit se reposer. Surprenant ? Le signe aussi que pour l’équipe et le coureur, février n’est pas la priorité. Le but est d’être au top de la Primavera à Paris-Roubaix, en passant par le GP E3, Gand-Wevelgem et le Tour des Flandres. Les débuts de saison de Démare, depuis 2013, sont toujours plus pavés que sprints : il y a deux ans, il n’avait pas levé les bras avant mi-avril, et l’an dernier, une seule fois (au Qatar) avant mai. Si février est plus discret pour mieux gagner Paris-Roubaix, tout le monde criera au génie dans six semaines. Si c’est pour traverser mars et avril sur le même rythme, en revanche, ce sera un gros échec.

Etixx, abondance de biens…

pat : Quel leader chez Etixx pour les classiques flandriennes ? Un seul et unique, ou plusieurs, au risque d’un nouvel imbroglio dans le final ?

R7814 : Que faut-il retenir du Het Nieuwsblad des Etixx, la force collective ou l’incapacité à la concrétiser en victoire ?

etixx-vs-stannard-nieuwsblad

Velochrono : Il faut certainement retenir la force collective d’Etixx plus que la défaite face à Ian Stannard. Cette équipe est quand même impressionnante : Tom Boonen, Niki Terpstra, Stijn Vandenbergh et Zdenek Stybar sont tous des vainqueurs possibles de monuments pavés quand les autres équipes ont pour la plupart un leader, rarement deux et parfois zéro pour ce type d’épreuve. Forcément, la tactique à mettre en place diffère de celles des autres formations et quand ça rate, ça se voit, mais il ne faut pas oublier que Terpstra gagne Paris-Roubaix l’an dernier et que de manière générale, Patrick Lefevere se loupe peu sur les très grosses courses. Ce n’était  »que » le Het Nieuwsblad et si l’on se projette, c’est l’optimisme qui prédomine.

Il se trouve aussi que ce n’était qu’une semi-classique, avec seulement 200 bornes au programme. Sur un Ronde ou un Roubaix, la distance est beaucoup plus longue et avoir quatre coureurs capable de tenir est forcément un immense avantage. Pat, par  »nouvel imbroglio », vous évoquez le loupé de samedi mais aussi d’autres épisodes passés, comme ce Tour des Flandres 2011 avec Sylvain Chavanel et Tom Boonen, mais la donne n’est plus la même. À l’époque, Boonen était au dessus, et il l’avait prouvé l’année suivante. Chavanel était une alternative sérieuse mais c’était la seule ce jour-là, avec le troisième Quick Step, Gert Steegmans, au 32e rang. Il n’était pas question d’une force collective aussi impressionnante que celle de cette année. Etixx dispose de l’équipe de pavés la plus forte depuis pas mal d’années, a deux leaders qui sortent du lot avec Terpstra et Boonen, coureurs aux profils différents. Il n’y a pas péril en la demeure, au contraire.

Astana en danger ?

Titleflahute : Si le label World Tour est retiré à Astana, et que les choses vont plus loin, Vincenzo Nibali pourrait-il voir son Tour de France lui être retiré au profit de Jean-Christophe Peraud ?

Alexis.B : En cas de retrait de la licence World Tour d’Astana, des coureurs comme Vincenzo Nibali ou Fabio Aru pourront-ils changer d’équipe ?

Velochrono : L’UCI a surpris, la semaine dernière, en demandant explicitement, via un communiqué de presse, à sa Commission des licences de se ressaisir du dossier Astana, estimant que le label World Tour devait être retiré à la formation kazakhe. La maison d’Aigle dit se baser sur un audit réalisé par l’Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne, qui « a notamment révélé une grande différence entre les stratégies et les structures que l’équipe avait présentées à la Commission des licences en décembre et la réalité sur le terrain », ainsi que sur des « parties du rapport de l’enquête de Padoue » concernant « des membres d’Astana » que lui ont remis « les autorités italiennes ». L’on ne peut préjuger ni des conclusions de l’audit, ni de la teneur des éléments transmis par les autorités italiennes, et encore moins de la décision finale de la Commission des licences. Mais deux choses sont sûres. D’abord, si la Commission retirait sa licence World Tour à Astana, et que le Tribunal arbitral du sport, que la formation kazakhe saisirait forcément, confirmait cette décision, alors les coureurs pourraient s’engager pour de nouvelles équipes de première division : une disposition obligatoire des contrats UCI le permet. Le souci serait de trouver de la place, car bon nombre de formations sont au complet… L’autre quasi-certitude, c’est que le Tour 2014 de Nibali n’est pas en danger. L’Italien n’a rien à voir avec les différents contrôles positifs de ces derniers mois, et il n’a jusqu’ici jamais été cité dans l’affaire de Padoue. Il est plus hautement improbable que Jean-Christophe Peraud 2014 devienne le successeur de Bernard Hinault 1985.

Pourquoi les stars choisissent Tirreno

Alfa : Comme l’an dernier, et même en 2013, les grands noms vont aller à Tirreno-Adriatico pendant que les « lieutenants », malgré leur valeur, sont sur Paris-Nice. La Course au soleil est-elle désormais totalement devancée par la Course des deux mers ?

bibidu69008 : Pourquoi Paris-Nice ne fait plus rêver les grands cadors, qui préfèrent aller se préparer à Tirreno-Adriatico ?

contador-froome-rutadelsolVelochrono : Bibidu69008, vous dites « se préparer à Tirreno-Adriatico ». Elle est là, la différence. La Course des deux mers fait bien dans un palmarès mais on se souvient plus facilement des vainqueurs de Paris-Nice. L’épreuve française n’a peut-être pas les plus grands cadors mondiaux sur sa start-list mais les coureurs de premier plan qui feront le déplacement seront là pour gagner. En Italie, on se bagarre aussi, mais avec d’autres échéances en tête. Pour un Contador, un Froome, un Nibali ou un Quintana, ce n’est pas cette course qui importe. On ne peut donc pas dire que Tirreno-Adriatico devance Paris-Nice dans la hiérarchie : le prestige de Paris-Nice demeure parce que cette course n’est pas une simple étape dans un planning vers mai ou juillet.

Maintenant, la question de la non-venue de ces quatre fantastiques réside : oui, en effet, ils ne rêvent pas de Paris-Nice. C’est peut-être aussi parce qu’ils n’ont aucune assurance de jouer la victoire sur cette épreuve très particulière. Le parcours est moins lisible qu’à Tirreno-Adriatico, avec des étapes à bordures, une météo capricieuse, un général qui se joue à la seconde près… La tendance actuelle est tout de même très nette : les meilleurs coureurs d’épreuves par étapes ne veulent pas se mettre en difficulté. Jamais vous ne perdrez Tirreno-Adriatico sur une étape plate. Vous pouvez en revanche être out de Paris-Nice n’importe où et n’importe quand. Bien que topologiquement abordable, la Course au soleil possède son lot de tension, de risques, avec autour cette atmosphère Tour de France / ASO que les cadors n’ont pas forcément envie de goûter dès le mois de mars. Les Contador, Froome et cie ont des rêves bien sélectifs.

En deux mots…

LottoSoudal98 : Mark Cavendish vient d’ajouter un sixième bouquet à sa collection 2015 en faisant forte impression à Kuurne. Le Manx Express devient-il le favori n°1 pour Milan-Sanremo ?

Velochrono : Meilleur scoreur de 2015, avec déjà six victoires, Cavendish a retrouvé des couleurs. Le voilà lancé pour la Primavera, c’est vrai : il s’était déjà imposé en 2009 sur un parcours plus difficile que dans trois semaines, puisqu’il y avait Le Manie. Certes, la ligne d’arrivée revient via Roma cette année, soit plus près du sommet du Poggio ; mais combien de sprints massifs dans cette configuration ? Reste que battre Alexander Kristoff à Kuurne au bout de 200 km, ce n’est pas le battre à Sanremo au bout de cent de plus. Mais le duel fait saliver.

Stoto31 : Qui sera leader au sein de l’équipe Sky sur les courses pavées ? Ian Stannard me semble meilleur que Bradley Wiggins, pourtant l’équipe britannique mise tout sur ce dernier…

Velochrono : L’an dernier, Ian Stannard s’était fracturé une vertèbre sur Gand-Wevelgem et n’avait pu défendre ses chances sur les monuments pavés. Bradley Wiggins avait dès lors le champ libre mais sur Paris-Roubaix, il lui a manqué un équipier pour faire la différence. Quand l’ancien vainqueur du Tour place une accélération dans le final, juste avant celle – décisive – de Niki Terpstra, un Ian Stannard derrière aurait été utile : il aurait semé la pagaille et aurait pu contrer si Wiggo avait été repris. On en revient au débat Etixx : non, il ne faut pas nommer un leader unique sur des courses comme Paris-Roubaix. C’est le cas de Fabian Cancellara chez Trek mais c’est parce qu’il est assez seul dans son équipe. Wiggins sera plus fort avec Stannard et inversement.

stephane : Hormis Paris-Roubaix, la Classic Sud-Ardèche et la Drôme Classic semblent être les courses les plus difficiles du calendrier français. Quel est leur potentiel futur, peuvent-elles acquérir une renommée internationale ?

Velochrono : Ces courses ont un très grand potentiel. Elles sont dures parce qu’elles offrent du dénivelé, une succession incessante de bosses, des passages en plaine pas simples avec du vent, des routes tortueuses et parfois très étroites. Les arrivées sont mieux dessinées que sur le Tour du Haut-Var, qui favorise davantage les regroupements. Le plateau est de qualité tant d’un point de vue franco-français que du côté des écuries étrangères. Pour acquérir une renommée internationale, il faudrait passer hors-catégorie pour avoir la possibilité d’inviter plus d’équipes World Tour. De telles courses doivent tendre vers le plus haut niveau et ne surtout pas s’engouffrer dans un format type Coupe de France, avec la stratégie de points qui va avec.

Leitzarra : Depuis sa création, l’équipe Murias Taldea veut participer au Tour du Pays basque. Une règle de l’UCI interdit-elle la présence d’équipes Continental sur les épreuves World Tour ?

Velochrono : Seules les équipes de Continental Pro peuvent bénéficier d’une wild-card sur les épreuves World Tour. Formation de troisième division, c’est-à-dire Continental, Murias Taldea ne peut donc pas être invitée sur le Tour du Pays basque. La seule solution serait de se constituer en sélection basque, et de bénéficier d’une dérogation, comme on en voit chaque année sur le Tour Down Under (avec Uni-SA Australia) et les classiques canadiennes. Mais les places sont chères sur l’épreuve espagnole, qui ne distribue jamais plus de deux invitations par édition…


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